Graphomotricité

écrire

Processus

 

L’acte graphique est le résultat d’un apprentissage et nécessite le développement de plusieurs processus que ce soit au niveau moteur, perceptif mais aussi au niveau de la représentation. La complexification du geste graphique va évoluer en fonction de la maturation du système nerveux central et de la régulation tonique. La composante psycho-affective et émotionnelle liée à l’environnement joue également un rôle dans la mise en place de l’écriture.

Plus l’enfant grandit, plus il va pouvoir contrôler sa force musculaire, sa pression, coordonner les mouvements des articulations entre elles (épaule, coude, poignet, doigts) et coordonner l’œil avec la main. La latéralité va également entrer en jeu et va permettre à l’enfant de se spécialiser pour une activité donnée, ce processus de latéralisation ne s’achevant qu’à l’âge de 6 ans.

Lors de l’écriture, la posture de tout le corps et la façon de tenir l’outil scripteur sont aussi à prendre en considération car elles ont des influences sur la trace laissée et sur l’apparition d’éventuelles douleurs.

D’autres fonctions cognitives interviennent dans la mise en place de l’écriture comme l’attentionla mémoirel’accès au symbolisme et les compétences perceptives avec plus particulièrement les compétences visuo-constructives qui correspondent à la capacité à dessiner spontanément ou à reproduire des figures simples ou complexes d’après un modèle (lorsqu’il s’agit d’un dessin libre ou de mémoire, on fait appel à un modèle dit «interne», lorsque l’on doit recopier un modèle, ce dernier est dit «externe»).

Ainsi les gribouillages évoluent en formes de plus en plus reconnaissables ; les traces évoluent en représentations symboliques, imaginaires. L’écriture devient un outil de communication avec un geste qui s’automatise (la vitesse d’écriture devenant de plus en plus rapide et les lettres plus petites).

 
 

dysgraphie

Diagnostic

Le psychomotricien est le professionnel diplômé d’Etat compétent pour repérer et prendre en charge les troubles de la graphomotricité, à l’exclusion de la rééducation du langage écrit qui relève d’un suivi en orthophonie. La prise en charge des dysgraphies est inscrite dans le décret de compétences du psychomotricien.

thérapie graphomotrice

Séance

La prise en charge des troubles graphiques va s’appuyer sur les compétences et les points d’effort mis en évidence lors du bilanIl s’agit avant tout de (re)trouver le plaisir de laisser trace sans effort, acquérir un geste graphique fluide, sans douleur et obtenir une écriture valorisante. Pour cela d’autres supports que papier/crayon seront souvent proposés en première intention : jeux de déliement digital (« gym des doigts »), motricité fine (pincer, visser, enfiler…), trouver une bonne posture (conscience des différentes parties du corps pour bien s’installer et prévenir les douleurs), utilisation d’outils scripteurs ludiques (craie, ardoise magique, écriture dans semoule avec une plume…), jeux de repérage spatial… Tout cela aide l’enfant à reprendre confiance et investir l’acte d’écrire de manière plus positive.

Dysgraphie

Signes fréquents

  • Mauvaise organisation de la page (les espaces entre les lignes et les mots sont irréguliers, le texte se disperse de façon désorganisée, l’écriture paraît sale avec manque d’unité)
  • Maladresse (écriture déformé, difficulté à recopier le modèle calligraphique, trait de mauvaise qualité, lettre retouchées)
  • Erreurs de formes et de proportions (les dimensions des lettres ne sont pas respectées, écriture étalée, lettres trop précises ou trop négligées)

 

Bilan graphomoteur

Spécificité

Le psychomotricien va prendre en compte dans son bilan l’ensemble des processus impliqués dans l’écriture. Il évalue par le biais de divers tests l’organisation tonique, sensorielle mais aussi émotionnelle, les aspects moteurs et posturaux ainsi que l’organisation temporo-spatiale, la latéralité.

L’échelle BHK chez l’enfant et l’adolescent a été créée pour déceler précocement les dysgraphies et est régulièrement utilisée par les psychomotriciens, tout comme le bilan graphomoteur de G.B. Soubiran. Un bilan de réévaluation est proposé pour justifier ou non de la pertinence de l’arrêt du suivi.

Ecrire, ce n'est pas laisser une trace d'encre sur du papier mais offrir une partie de son âme.

Stéphane Théri